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On annonce pour les jours à venir une crête anticyclonique entre les Açores et l'Europe, ce que les Anglais traduisent laconiquement par 'slow race'. Au départ, la météo n'est guère encourageante : dépression sur les Cornouailles, vent 7-8 beaufort au départ… À la mode anglaise, chacun est libre de prendre le départ ou de le différer. Aucun n'a choisi cette solution. Heureusement… L'œil de la dépression était centré sur la rade de Falmouth à l'heure du départ, et nous avions l'air un peu patauds avec un foc solent et, pour certains, deux ris dans la grand-voile. Ris qui furent bien vite lâchés… En classe 2, départ en tête de Firanjo, suivi d'Imperador, le ton est donné. Un vent juste assez fort fait défiler la flotte devant le fort Pendennis, au grand plaisir des spectateurs puis, en route vers la bouée Manacles, le vent s'effondre totalement. Là encore, les Belges tirent brillamment leur épingle du jeu, sont les premiers à trouver le vent, force 6 à 7 d'ouest, filent au ras de la côte vers le cap Lizard, tandis que le reste de la flotte disparaît à l'horizon. La nuit fera trois victimes, voiles déchirées ou jeu dans le safran, un seul reprendra la route, et un autre rejoindra les Açores au moteur. Pour le régional de l'étape, Manuel Mota, qui convoyait ainsi son tout nouveau voilier vers son port d'attache à São Miguel, la course se termine par un retour au chantier aux Sables d'Olonne. Le vent fait des caprices, passe au sud-ouest, il oblige à prendre une route un peu à l'est de la route directe et, finalement, il n'y a guère d'option qui puisse faire basculer la logique des performances des bateaux et des équipages.
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